Début janvier, la colère de Macron a éclaté jusque dans le JDD puis d’autres médias, la France accusant un faible nombre de personnes vaccinées par rapport à ses voisins européens. Les critiques se sont alors tournées vers Olivier Véran, tenu responsable de l’échec de la campagne de vaccination, analyse Le Point. Mais le Président affiche toujours sa confiance envers son ministre de la Santé.
D’après l’hebdomadaire, le chef de l’État a tenu en interne à manifester son soutien, notamment via un texto «très cash»: «Tiens bon, on les aura, ces connards». Pourtant, dans les jours qui ont suivi, les vives critiques de Macron à l’égard de la lenteur de la vaccination ont touché le ministre sans le viser directement. «Une victime collatérale», estime le magazine.
Car Emmanuel Macron s’en est en fait davantage pris à l’administration de la santé, notamment lors d’une réunion de crise Covid organisée à l’Élysée début janvier. «C’était une colère générale. Le Président ne supporte plus cet État dans l’État qu’est l’administration de la santé. Quand la HAS lui a dit, avant de se raviser, qu’il n’était pas possible de vacciner les soignants en même temps que les séniors, ça l’a rendu hystérique», confie au Point un conseiller du Président.
Il n’est d’ailleurs aucunement question d’une démission d’Olivier Véran. «On a zéro sujet avec lui», a fait savoir l’Élysée, affirmant que le problème se situe davantage au niveau de la coordination entre lui et les agences régionales de santé, et de ces dernières avec les préfets.
Les raisons d’un échec
Dimanche sur Europe 1, M. Véran semblait regretter sa décision de retarder les procédures de quelques jours afin de prendre le temps de rassurer une population particulièrement hostile à la vaccination. «Nous avons sans doute internalisé l’espèce de défiance générale vis-à-vis des vaccins», a-t-il déclaré, reconnaissant également «un manque de clarté dans l’explication vaccinale».
Outre la peur des anti-vaccins, Le Point rappelle le «traumatisme» du gouvernement après les centres de vaccination mise en place par Roselyne Bachelot en 2010 contre la grippe H1N1, avec les 94 millions de doses dont le gouvernement a finalement dû se débarrasser.